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mardi 3 août 2010

Semaines 7, 8, 9 et 10

Semaines 7, 8, 9 et 10
Un résumé de beaucoup d'événements
Sur mon lit, pendant la nuit,
je cherche celui que j'aime,
je le cherche, sans le trouver.
je veux me lever,
parcourir la ville, les rues, les places,
partir à la recherche de celui que j'aime.
Je le cherche,
sans le trouver.
Cantique des cantiques du roi Salomon, chap. 3, versets 1 à 3
J'ai été très occupée les quatre dernières semaines et j'ai vraiment eu l'impression de courir après mon temps... ou après mon enfant que je ne vois pas encore!
Entre les annonces que je devais faire officiellement à mon bureau (là où l'entreprise principale m'a placée en contrat jusqu'en décembre), les rendez-vous médicaux, les appels d'information, je n'ai pas eu beaucoup de temps pour écrire à tête reposée.
Je vais donc tenter du mieux que je le peux de résumer tout ceci de sorte à ce que ça ne soit pas ennuyant à lire pour vous, chers lecteurs!
Premièrement, l'annonce sur le contrat s'est très bien passée. Ouf! Que de la collaboration de la part de mes collègues, ce qui me rassure énormément.
Parallèlement à cela, je me suis rendue compte que je n'entrais déjà plus dans mes vieux pantalons! Misère! De zéro à 7 semaines, j'ai pris quatre livres, puis entre 8 et 10 semaines j'ai tout perdu de ce poids... Néanmoins, le ventre reste dur et gonflé ce qui fait rouler mes sous-vêtements au bas de mes hanches, sans compter les fermetures éclairs et les boutons qui me torturent! Bref, j'ai porté des robes jusqu'à pouvoir m'acheter des vêtements de maternié, ce qui ne s'est pas fait avant le début de la 10e semaine de grossesse. Au moins, désormais je suis confortable dans mes pantalons à panneaux! La seule chose, je n'aime pas trop la rondeur de mon ventre qui me fait penser à une obèse plus qu'à une femme enceinte... J'ai hâte que la crevette monte plus haut et que le ventre se durcisse! L'idée d'avoir un corps mollasson malgré la grossesse me hante littéralement!
Je sais que c'est ridicule et que je ne devrais pas m'en faire avec si peu, mais c'est plus fort que moi.
Durant la 8e semaine, je me suis plutôt concentrée sur les petites choses personnelles qui me restaient à finaliser. Je tiens à ce que tout soit en ordre, réglé, avant la venue de bébé et avant de ne plus être assez en forme (ou trop ronde) pour pouvoir gérer tout ça. Bref, on parle surtout de détails administratifs puisque je fais quelques contrats dans divers champs d'expertise parallèles à mon travail et que je devais tout finaliser, tout livrer avant de me retrouver avec des retards considérables et une fatigue accrue. Une fois le bébé arrivé, il ne sera plus le temps de finaliser ces contrats et de faire le suivi de facturation!
Par le fait même, j'ai reçu le premier appel de ma sage-femme. Elle m'a donné rendez-vous pour un examen de base et des prises de sang à ma 10e semaine. Enfin, j'allais pouvoir savoir si tout va bien!
Ça n'a l'air de rien comme ça, mais les premiers mois de grossesse sont très stressants. On ne sent pas le bébé, les petits maux nous font toujours un peu douter de tout (indigestion? GEU?)... Bref, quand on a la chance d'entendre le coeur du bébé et de se faire rassurer, c'est génial!
Puis, lors de ma 9e semaine, nous avons commencé le lèche-vitrine en ligne! Eh oui! Je magasine les prix de divers articles, allant du mobilier de bébé aux suces et bains de nouveaux-nés. Cela nous a permis à futur-papa et moi de nous rendre compte que pour plusieurs articles, certains magasins à grande surface sont moins chers que les magasins spécialisés. Je ne nommerai aucune compagnie dans ce blogue, par respect pour les entreprises, mais je vous assure que certaines misent beaucoup sur des "exclusivités" pour justifier un prix exorbitant! Or, est-ce que bébé a vraiment besoin de la poussette exclusive aux couleurs flamboyantes? Personnellement, je ne crois pas! Pas plus que le sac à langer à 60$ aux motifs de Seasame Street que seul le parent connaît. Fait à noter qu'un nouveau-né ne voit qu'à quelques centimètres et donc, qu'il ne différencie pas plus le gros Winnie peint sur le mur de sa chambre que les motifs de Chats de Chester sur la valence des rideaux! Bref, on aime très très fort le petit poisson dans mon bedon, mais il va quand même se contenter du "très bon, très sécuritaire, mais pas trop cher"!
J'ai aussi pris rendez-vous à l'avance pour une échographie de clarté nucale. J'ai été très chanceuse car je n'attendrai pas trop! En effent, j'ai justement rendez-vous à ma 12e semaine tapante, alors que certaines femmes doivent attendre jusqu'à 14 semaines! L'avantage du privé! Oui, je paie, mais je ne fais rembourser par mes assurances, alors pourquoi attendre?
Ma famille m'a rendue une petite visite, à la fin de ma 9e semaine et nous sommes allés magasiner. C'est à ce moment-là que j'ai pu enfin enfiler une paire de pantalon confortable! Alleluia!! Il va sans dire que mon père et ma mère sont complètements gagas de la nouvelle. Ma mère s'est même mise dans la tête de venir chez moi pour m'aider à décorer la chambre du bébé. Galère! Moi qui voulais seulement laver les murs pour désinfecter! Mais non, elle veut choisir la peinture, faire les rideaux, la litterie, le couvre-coussin à langer... En résumé, elle veut coudre et peindre tout ce qui se coud ou peint afin que le bébé ait la chambre la moins dispendieuse et la plus originale possible! Autant dire qu'elle veut tout prendre en charge! Hihihi! J'ai accepté à condition que les goûts de mon mari soient respectés. Il a des goûts très particuliers en matière de décoration et on ne s'entend pas toujours lui et moi d'ailleurs sur le sujet... Au moins, on a trouvé un terrain d'entente! La chambre sera jaune pâle avec de petits rideaux et une découpe vert pomme, un peu de brun chocolat aussi dans le drapé et... un gros personnage d'Alice au Pays des Merveilles peint sur le mur!! Ça, je m'engage à le faire à temps perdu, une fois que ma mère aura terminé le fond jaune et le découpage vert. Une chance que je suis très bonne en peinture et en dessin! Mon mari a cessé le dessin depuis très longtemps.
Puis, le jour fatidique de mon rendez-vous chez la sage-femme est arrivé! Bon, malheureusement, ça ne s'est pas passé comme je l'aurais espéré. Disons que la chimie n'y est pas avec cette sage-femme... Par contre, la visite des lieux m'a laissée sous le charme! Je tiens encore à accoucher là-bas, ça c'est certain. Toutefois, je compte demander à changer de practicienne puisque sans chimie avant accouchement, je ne crois pas que ça va bien fonctionner ensuite, une fois rendue au moment de souffrir et de pousser! Comble de malchance, nous n'avons pas pu entendre le coeur du bébé... La raison est que le dopler envoie des ondes un peu comme des cailloux lancés dans l'eau. Or, le bébé n'est à ce stade qu'une petite crevette. Ces ondes le font paniquer et il se sauve dans tous les coins pour éviter cette "attaque mystérieuse"! Ma famille en a bien ri : mon père dit que déjà, le bébé avait peur du mauvais caractère de la sage-femme! Bref, on a essayé pendant 20 minutes puis on a laissé tomber. J'ai beau relativiser le tout, me dire que c'est normal, que mon placenta est probablement en avant ce qui a empêché le dopler de bien capter, il reste que c'est tout de même stressant. M'enfin, certaines femmes n'entendent pas le coeur avant la 15e semaine alors j'essaie de prendre tout ça à la légère.
Au point de vue personnel, je dois dire que les 2e et 3e mois sont une période d'incertitude, de stress (soit autogénéré, soit provoqué par les nombreux rendez-vous), de questionnements, de changements intérieurs... Bref, on parle ici d'un chemin "invisible". Parfois, on balance entre le doute et le profond bonheur d'être enceinte, le manque de sommeil affecte nos humeurs, la fatigue affecte le sommeil, les hormones affectent la digestion... Rien ne parraît à l'extérieur pourtant tout notre intériorité vit une grossesse qu'on ne sent pas clairement. Je crois que ce qui inquiète n'est pas le changement, mais justement la subtilité avec laquelle il s'opère.
Pourtant, chez le bébé durant cette même époque, c'est à ce moment qu'il vit la plus grande croissance de toute sa vie! Plus jamais il ne subira une croissance aussi fulgurante... Mais, pour nous, les mamans, il est impossible de la voir, ni de la sentir...

samedi 3 juillet 2010

6 SA : Pratico-pratique

6 semaines d'amnémorrée
Pratico-pratique

Quand je marche dans la vallée
de l'ombre de la mort,
Je ne crains aucun mal, car tu
es avec moi :
Ta houlette et ton bâton
me rassurent
Tu dresses devant moi une table,
En face de mes adversaires;
tu oins d'huile ma tête,
Et ma coupe déborde.
Oui, le bonheur et la grâce
m'accompagneront
tous les jours de ma vie,
Et j'habiterai dans la maison
de l'Éternel
Jusqu'à la fin de mes jours.
Psaume 23, Cantique de David, versets 4 à 6


Cette semaine en a été une d'annonces
et de planification. D'abord, je n'ai pas pu garder le secret plus longtemps : j'ai annoncé la bonne nouvelle à mes amis du web, à mes parents puis à certains collègues du bureau. J'ai la chance d'être très appréciée de deux-ci donc je ne me sentais pas craintive d'annoncer ma grossesse. Bien entendu, j'ai toujours cette petite crainte au fond de mon coeur de future maman : celle qu'une déception survienne. Toutefois, j'essaie de suivre l'exemple de mon mari qui refuse catégoriquement d'en entendre parler et de se laisser aller à ces pensées effrayantes.

- Si Dieu a fait un miracle dans notre vie, c'est pour le mener à terme, ce cadeau! il me décrète avec force et une foi inébranlable.

Et, je dois me rendre à l'évidence qu'il a raison.

Je veux jouir de cette grossesse et profiter de chaque moment dans la gloire du Seigneur, en le louant de tout mon coeur... Je ne dois pas me laisser envahir par la peur panique de la fausse couche. Le stress n'est pas bon pour l'embryon, sans compter qu'il m'empêche de vivre cette grossesse comme elle devrait être : un moment heureux et béni des cieux.

Cet ennemi invisible qui nous a empêché pendant ces deux longues années de fonder une famille n'a plus qu'une flèche à son arc : la peur. Si je cède, si je plie devant ses attaques, je ne suis pas mieux qu'un aveugle qui avance sans guide. Sans compter que sa flèche ne repose que sur une corde ridicule... Il s'inspire de mes maux de grossesse, notamment mes maux de ventre, semblables à des maux prémenstruels, pour laisser planer un doute malsain. Partout sur internet, j'ai lu des témoignages de jeunes femmes qui, lorsqu'elles ont fait des fausses couches, elle n'avaient aucun symptôme de grossesse auparavant... Comme si leur corps avait su d'emblée que l'embryon n'était pas vraiment viable et avait préféré ne pas leur donner de faux espoirs... Je ne dis pas que c'est partout la même chose pour toutes les femmes. Chaque grossesse, chaque femme est différente. Toutefois, je me rassure en énumérant les symptômes que j'ai :

  • Premièrement, l'insomnie... Ça, j'aurais vraiment pu m'en passer, Seigneur! Au moins, tu as sû guider mon esprit et me dire quoi faire pour contrer ce petit mal... Je fais des siestes en revenant du bureau, ou je fais une marche de trente minutes. Je me force à me choucher vers 23h00, non sans avoir pris une tisane à la camomille et avoir vidé ma vessie. Cela me permet d'avoir une bonne nuit de sommeil et de m'éviter un réveil hâtif à trois heures du matin à cause d'une vessie prête à exploser.
  • Ensuite, vous l'aurez deviné, ma vessie hyperactive. On dirait que depuis deux semaines, elle a diminué de moitié! Je dois aller la vider aux deux heures, parfois trois. Le matin, j'ouvre les yeux vers cinq ou six heures et je ne peux pas rester au lit plus longtemps. Néanmoins, je me dis que c'est bon signe. Mon uterus grossit et l'embryon se construit une petite poche amniotique... Tout est donc normal!
  • En troisième lieu vient ce terrible mal de seins que j'ai depuis cinq jours suivant ma dernière ovulation. Je sais exactement quand il a commencé puisque j'avais pris l'habitude de prendre ma température basale tous les matins ce cycle-ci. De ce fait, j'inscrivais tout symptôme bizarre au calendrier électronique, question de suivre l'évolution de mon cycle avec précision. Bref, depuis une semaine, j'ai remarqué que mes soutiens-gorges (d'habitude possédant un peu de place libre dans le bonnet) sont presque serrés. Le galbe du sein ne déborde pas, mais dans quelques semaines, je vais devoir monter de bonnet. Bien sûr, c'est à la grande joie de mon mari! Comme si je n'avais pas déjà assez de poitrine comme cela!
  • En point quatre, il y a ces maux prémenstruels, ces crampes aux aines et dans les cuisses semblables à de petites contractions. Ce n'est rien de bien douloureux, mais lorsque ça survient ce n'est pas non plus très agréable. Ces douleurs bénignes à elles seules me convaiquent d'aller chaque fois vérifier aux toilettes si mes mauvais jours ne sont pas sur le point d'arriver. Pourtant, je sais que je suis enceinte... Selon les livres, ce sont des douleurs ligamentaires dues à l'étirement de l'utérus. Donc, je relaxe et j'essaie de ne pas trop m'en faire.
  • En point cinq, j'ai une humeur de pitt-bull! Il semblerait que c'est dû aux hormones de grossesse. Au moins, je n'ai rien perdu de mon sens de l'humour, ce qui nous permet à mon mari et moi de désarmer très vite une situation désagréable. Toutefois, je sois plus sensible et émotive... Mes émotions sont à fleur de peau et je cède parfois à l'inquiétude (surtout celle de ne pas être une mère à la hauteur ou de manquer d'argent pour mon petit bébé), et ce, bien malgré moi.
  • Finalement, il y a ces dégoûts soudains, petites nausées ou réactions aux mauvaises odeurs étranges que je n'avais jamais senties auparavant... Par exemple, aujourd'hui un homme m'a abordé au cinéma. Nous étions dans la pénombre et il a dû s'approcher de mon siège pour que je l'entende à cause du son très fort. Il m'a bien entendu fait sursauter, mais la chose que j'ai remarquée c'était son haleine pestilentielle!!! Horreur!! Mais, sait-il ce que c'est une brosse à dents?! Nous sommes au Québec, au vingt-et-unième siècle! Pas à Babylone en l'an mille trois cents avant Jésus-Christ! Lorsqu'il est repassé après le film, le même relent de nourriture coincée depuis six mois entre deux dents de sagesse pourries l'a suivi sur près de deux mètres derrière lui! Mon mari m'a dit une fois dehors n'avoir rien senti, pourtant moi... Il va sans dire, j'ai désormais un odorat bionique!
Malgré tous ces petits bobos, je sais et je suis encore persuadée que le jeu en vaut la chandelle. Le rôle de mère ne s'apprend pas... pas plus que celui d'un père. Mon mari aussi me parle de ses petites craintes, mais nous décidons de faire confiance au Seigneur. Il peut transformer le coeur des gens; il peut donc nous transformer en de bons parents. Non, nous ne serons pas parfaits, mais si Dieu peut nous donner la sagesse de budgétiser adéquatement pour le bien-être de notre famille et la bonté et la tendresse necessaires pour élever des enfants, alors je n'aurai plus à m'inquiéter. Je lui remets toute situation, tous mes petits maux et je baigne tout simplement dans sa présence. Je peine encore à réaliser ma grossesse, toutefois je refuse de sombrer dans le négativisme. Comme tout cadeau éblouissant, il faut parfois se frotter les yeux très forts plusieurs fois avant de bien réaliser ce qui se passe... avant de bien comprendre que ce qui est dans la grosse boîte est bien notre voeu le plus cher. Je me sens présentement à cette étape.

Pour me convaincre, je cherche des images d'embryons à six semaines, je lis sur son développement... Bref, je VIS cette grossesse au jour le jour.

Malgré tout, je reste bien terre à terre. Je sais que cette grossesse ne se vit pas que dans le rêve et l'introspection. On doit poser des gestes concrets. Je fais donc mon devoir de future maman et je prends mes responsabilités.

  1. La première a été de m'inscrire à la maison de naissances de ma région et de demander à être suivie par une sage-femme. Celle-ci est supposée me rappeler dans trois semaines pour confirmer mon rendez-vous. Lors du rendez-vous, je vais recevoir un papier pour une première échographie de datation. J'ai décidé d'accoucher en maison de naissances car je veux vivre cette expérience le plus naturellement possible de A à Z. Mon mari préfère aussi, pour le bien-être du bébé, que j'accouche sans anesthésie et de préférence dans l'eau. Nous avons lu que le bébé a un moins grand choc lorsqu'il passe du ventre de la mère à l'eau tiède, semblable à celui de son liquide amniotique. Nous avons aussi parlé de l'accouchement et comme mon mari est dédaigneux, il préfère me laisser entre les mains expertes des sages-femmes. Pour ma part, je crois que c'est une excellente décision. Je ne suis pas certaine que je désire qu'il me voit dans cette situation. Un accouchement, ce n'est pas aussi beau et rose bombon qu'on nous présente dans les films; en ce sens, je préfère qu'il soit dans le même édifice, mais pas dans la chambre. Lorsque le bébé sera né et bien nettoyé, alors oui, il pourra entrer.
  2. La seconde a été de m'inscire sur la liste d'attente des garderies de ma région : Bila.ca. J'ai indiqué les trois garderies les plus proches de mon domicile, dont une devant laquelle je passe tous les jours et qui semble tout bonnement merveilleuse pour les enfants.
  3. Je commence à chercher d'avance pour des activités prénatales dans ma région comme des séances d'haptonomie, de l'aquaforme, des cours préparatoires au rôle de parents, du yoga prénatal, etc. Je ne réserve aucune place, je ne fais que magasiner les prix et évaluer ce qui pourrait être le mieux pour nous, mon mari et moi.
  4. J'ai aussi changé mon alimentation! Les sucreries, ce ne serait qu'une fois de temps à autres. Adepte de la viande saignante, désormais je la mange bien cuite. Je me retiens aussi de manger des sushis, malgré la très forte tentation. Bref, je prends soin de mon petit bout qui grandit en moi... L'amour comporte des concessions et quand on aime, on est heureux de les faire. Il va sans dire, je suis heureuse d'être enceinte et j'aime déjà ce petit être plus que ma propre vie!
  5. Je commence un liste de nécessaire à bébé, je commence tranquillement à m'organiser afin que mon budget ne soit pas défoncé par une tonne d'achats dont la moitié aurait pu attendre après la naissance du bébé (lorsqu'il grandit). Je cherche pour les aubaines, les puces, bref tout ce qui peut nous faire économiser de l'argent sans toutefois lésiner sur la sécurité et l'hygiène.
  6. Finalement, j'ai acheté deux livres pour mon mari : Papa 24/7, que j'ai dévoré en une soirée et 100 réflexes Futur Papa. Bref, je l'aide à se préparer du mieux que je le peux.
Quant à l'annonce faite à mes amis, elle s'est très bien passée. Idem pour celle à mes collègues. Durant mon dîner de directorat, j'en ai même parlé à mon employeur et il est très heureux pour moi. Bien entendu, il a été compréhensif et il reste discret puisque la grossesse est toute récente. Néanmoins, il est d'avis que cet hiver, je ne pourrai pas faire autant de kilométrage pour me rendre à mon leu de travail. Il va probablement écourter mon mandat afin que je puisse passer les mois de novembre, décembre et janvier au bureau directement, à aider les autres secrétaires, à défaut d'être sur un mandat particulier. Je me sens bénie d'avoir autant de soutien. Je sais que plusieurs femmes ne vivent pas leur grossesse de cette façon et ça m'attriste beaucoup.

Par exemple, ma meilleure amie a des difficultés avec son conjoint. Il a une réaction que certains nomment celle des trois réflexes de l'homme qui n'est pas prêt : silence, chicane, fuite. Leur relation est houleuse, la confiance diminue de jour en jour et la grossesse en est un peu ternie... Alors que ce moment devrait être paisible et doux, il est pour eux amer et dur.

Ce soir, je prie pour les femmes qui n'ont pas la même chance que moi. Que le Seigneur apporte douceur et bonheur dans vos coeurs. Vous savez, la clé d'une relation n'est pas de demander au conjoint de nous combler comme nous le voulons, mais d'aimer de notre mieux. Seul Dieu peut nous combler au-delà de nos espérances... Son amour est plus grand que celui de tous les amants de la terre, plus profond que celui de tous les pères, plus honnête que celui de tous les enfants... Lorsque nous baignons littéralement dans son amour, les relations de couple nous deviennent plus faciles car on apprend à accepter notre mari tel qu'il est. Il devient encore plus important et unique à nos yeux car personne d'autre ne pourrait avoir le même équilibre entre bons côtés et défauts. L'amour de Dieu nous transforme de l'intérieur et transforme notre regard sur les autres... En ce sens, il est encore plus important que l'amour entre un homme et une femme ou l'amour entre une mère et son fils... Le Seigneur combat la peur, la douleur, le désespoir, le mal. Dans son amour, il redonne la vue aux aveugle, il rassemble les amoureux depuis trop longtemps séparés et il redonne vie aux hommes décédés. Lorsque nous avons la foi comme un enfant, nous savons que rien ne lui est impossible.

Et moi, j'ai la preuve dans mon sein qu'absoulment RIEN ne lui est impossible!!

5 SA : Une nouvelle attendue depuis longtemps

5 semaines d'amnémorrée :
Une nouvelle attendue depuis longtemps


Tu ouvres ta main,
Et tu rassasies à souhait tout
ce qui a vie.
L'Éternel est juste dans toutes
ses voies,
Et, miséricordieux dans toutes
ses oeuvres.
L'Éternel est près de tous ceux
qui l'invoquent,
De tous ceux qui l'invoquent
avec sincérité;
Il a accompli les désirs de ceux
qui le craignent,
Il entend leur cri et il les sauve.
Psaume 145, louange de David, versets 16 à 19

C'est le matin de la St-Jean-Baptiste, 24 juin 2010, et je suis assise sur le bol des toilettes procédant à un test de grossesse. Déjà, je peux voir une première barre rose s'afficher. Bizarrement, c'est celle de gauche qui arrive en premier (celle du résultat) au lieu de celle de droite, servant à vérifier que le test fonctionne adéquatement.

C'est bien ma veine! J'achète un paquet de deux tests ultra sensibles, utilisables cinq jours avant la date prévue des règles et l'un d'eux est défectueux! je pense, dans un soupir de découragement.

Et, bien sûr, je n'ai plus rien dans la vessie. Bien qu'il soit indiqué sur la boîte qu'on peut le faire n'importe quand dans la journée, rien ne vaut les premières urines du matin (désolée pour les lecteurs au coeur sensible)... Donc, autant dire que je dois attendre encore une autre journée avant d'en avoir le coeur net. Et puis, peut-être que mes mauvais jours vont se déclencher aujourd'hui même...? Après tout, ce ne serait pas mon premier cycle avec un retard considérable... Même mon mari affiche désormais une mine désabusée au premier jour de retard de règles. D'accord, deux semaines j'admets que c'est quand même pas mal, mais nous avons si souvent été déçus par le passé que nous n'osons plus nous accrocher à l'espoir d'un test positif.

Pendant deux ans, nous avons essayé de faire un bébé : tout d'abord en suivant les conseils sur le net, puis à notre tête, pour enfin revenir aux bons vieux conseils sur le net une dernière fois. Cet été, c'est notre dernière période d'essais par nous-mêmes. Si ça ne marche pas, alors nous passerons des tests et nous irons en clinique de fertilité. Nous nous sommes dits que si seule une FIV est possible dans notre cas, alors là seulement nous opterons pour l'adoption internationale. Pas question de dépenser 45 000 $ pour trois essais qui peuvent résulter en d'autres échecs encore plus amers que ceux que nous vivons depuis deux ans. Le gouvernement Charest a bel et bien annoncé une gratuité dans les services de procréation assistée, mais tant que cette loi ne sera pas passée, inutile de vendre la peau de l'ours et de s'imaginer que nous aurons droit à trois essais gratuits!

Pour l'heure, le vent ne semble pas vouloir tourner en notre faveur. Pourtant, ce n'est pas faute de prière ni de foi... Deux semaines plus tôt, un pasteur et un révérend, venu parler à l'église de St-Romuald sur la puissance de l'Esprit Saint, ont prié sur moi et m'ont dit de réclâmer cette naissance. Et, un mois plus tôt, alors que ma meilleure amie m'annonçait être enceinte, j'avais ouvert ma bible de poche un soir dans le traversier. J'avais besoin d'avoir une réponse du Seigneur... Je me sentais désemparée, complètement vidée de tout espoir. C'est alors que je suis tombée sur le premier livre des Rois, au passage de la conception et de la naissance du prophète Samuel... À l'heure où je demandais à Dieu : "Qu'attends-tu de moi? Veux-tu me voir passer ma vie sans enfants? Veux-tu me faire dépenser de l'argent que je n'ai pas pour aller chercher un gamin en Asie? Dis-moi pourquoi mes entrailles sont aussi fermées? Pourquoi mon mari ne semble pas capable malgré tous nos efforts de me faire un enfant?", celui-ci me répondait par un message clair comme de l'eau de roche...

Anne, une épouse stérile pleurait au temple, priant de tout son coeur pour avoir un enfant. Dans sa souffrance, elle a fait la promesse au Seigneur que s'il lui donnait un fils, elle le dédierait entièrement à Dieu. Ainsi, il serait entièrement à son service... Elle ne serait que celle qui l'a aimé, désiré, élevé, tandis que Dieu serait le véritable créateur de cette vie. Hélie, un prêtre qui vivait au temple, l'a apperçue dans sa détresse et l'a prise pour une femme ivre. Il lui a dit de partir du temple et de revenir une fois dégrisée. Néanmoins, Anne ne s'est pas laissée intimider et lui a expliqué les raisons qui l'amenaient à prier au temple. Pris de compassion, rempli par l'Esprit Saint, Hélie n'a pas eu le choix que de transmettre le message du Seigneur qui acceptait l'entente que Anne avait fait dans son coeur. Heureuse, elle est retournée auprès de son mari et quelques temps plus tard, elle est tombée enceinte. À la naissance de Samuel, elle a honoré son voeu... Samuel a été un des plus grands prophètes de la Bible. Il a fait de Saül un roi puis a oint David selon les ordres du Seigneur (qui a vaincu Goliath le Philistin et a succédé à Saül devenu possédé).

Sur le siège de toilettes, je repense à ce passage...

Deux semaines de retard, c'est du jamais vu dans mon cas! On parle ici de 41 jours de cycle... Non, je ne dois pas me laisser abattre.

Puis, une petite voix me dit :

Laisse donc ce test reposer un peu au lieu de broyer du noir...

Je dépose le test sur mon petit rangeur à roulettes et j'attends encore un peu, lisant le dernier Reader's Digest (eh oui! Nous sommes bien dans une toilette et une salle de bain n'en est jamais vraiment une si un Reader's Digest ne traîne pas quelque part sur le plancher ou dans un panier à périodiques). Entre les revues de jeux vidéos de mon mari et ce petit mensuel, le choix est vite fait. Pendant quelques minutes (c'est-à-dire les trois minutes réglementaires je feuillette la revue en quête d'un témoignage émouvant ou d'une histoire passionnante. Finalement, je ne trouve rien qui m'accroche vraiment.

Mon esprit voyage dans tous les sens, anxieux de lire le résultat. D'un côté, si c'est négatif, je me promets de ne pas aller faire de test sanguin au CLSC. Inutile de se couvrir de ridicule une fois de plus. Si j'y retourne et que le test sanguin est aussi négatif que les précédents, les docteurs vont commencer à croire que je suis folle au point de m'inventer des grossesses qui n'existent pas... Puis, je repense à ma promesse personnelle que j'ai faite dès que j'ai remarqué mon premier jour de retard de règles...

Oui, Seigneur, je vais toujours t'honnorer, peu importe ta décision et le résultat de ce test. Tu es mon ancre, mon phare car je ne suis rien sans toi.

Saint Jean le baptiste... En voilà un qui a été désiré au point même du désespoir! Son père n'a même pas voulu croire l'ange de Dieu qui lui a annoncé sa venue!

Cette pensée à elle seule me redonne du courage. Je me sens soudainement très sereine et ce n'est certes pas un hasard. Je sais que c'est le beaume (ou ce que j'appelle "la caresse tendre") de l'Esprit Saint, heureux que je n'aie pas perdu de vue mes objectifs...

Je me lève, tire la chasse d'eau et décide de regarder le test. La barre résultat est d'un rose fuschia très foncée, toutefois depuis tout ce temps d'attente, la barre de bon fonctionnement a fini par s'afficher d'un rose plus normal, donc plus pâle que la première sans toutefois être pour autant pâlotte. Le rose est seulement différent de l'autre : fuschia contre bombon...

Je suis enceinte... Je suis... ENFIN... enceinte!!

Les larmes me montent aux yeux et coulent à torrents sur mes joues.

Praise God! Alleluia!! Merci Papa! Merci Abba de me faire ce beau cadeau!

J'ai envie de chanter, j'ai envie de danser, de sauter partout comme un lièvre de mars qui débloque complètement, je veux crier au monde entier cette joie et ce nouvel amour qui coule dans mes veines aussi doux que du miel... Après deux ans d'attente et de déception, j'ai enfin un test positif... J'ai obtenu mon miracle juste à moi...

Puis, je pense à tout ce que le Seigneur a fait pour moi depuis ma conversion en février dernier : mes parents qui ont eu des guérisons et qui ont été touchés, la famille de mon mari a même reçu beaucoup, nos petites dettes qui sont doucement disparues... Oui, le Seigneur est grand! Je ne sais pas si c'est parce que je ne suis pas de nature patiente ou si tous ces bienfaits m'étaient dus depuis longtemps, mais j'ai parfois l'impression qu'il me gâte plus que je ne le mérite vraiment. Toutefois, ce n'est certainement pas moi qui va aller lui dire de reprendre tous ses cadeaux. En grande enfant-roi que je suis, je prends tout, j'accepte tout, heureuse comme une petite fille devant un sapin bourré de cadeaux de Noël.

Je me lave les mains puis sèche mes larmes. Je dois maintenant aller réveiller mon mari et lui annoncer la bonne nouvelle. J'aimerais qu'il puisse voir le test par lui-même, mais dédaigneux comme il est, vaut mieux tout simplement lui dire le résultat.

J'entre dans la chambre aux stores baissés, le coeur battant fort dans ma cage thoracique.

- Bon matin... T'as fait ton test?

Il était déjà réveillé...

Il va sans dire, Dieu a tout un sens de l'humour!