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samedi 3 juillet 2010

6 SA : Pratico-pratique

6 semaines d'amnémorrée
Pratico-pratique

Quand je marche dans la vallée
de l'ombre de la mort,
Je ne crains aucun mal, car tu
es avec moi :
Ta houlette et ton bâton
me rassurent
Tu dresses devant moi une table,
En face de mes adversaires;
tu oins d'huile ma tête,
Et ma coupe déborde.
Oui, le bonheur et la grâce
m'accompagneront
tous les jours de ma vie,
Et j'habiterai dans la maison
de l'Éternel
Jusqu'à la fin de mes jours.
Psaume 23, Cantique de David, versets 4 à 6


Cette semaine en a été une d'annonces
et de planification. D'abord, je n'ai pas pu garder le secret plus longtemps : j'ai annoncé la bonne nouvelle à mes amis du web, à mes parents puis à certains collègues du bureau. J'ai la chance d'être très appréciée de deux-ci donc je ne me sentais pas craintive d'annoncer ma grossesse. Bien entendu, j'ai toujours cette petite crainte au fond de mon coeur de future maman : celle qu'une déception survienne. Toutefois, j'essaie de suivre l'exemple de mon mari qui refuse catégoriquement d'en entendre parler et de se laisser aller à ces pensées effrayantes.

- Si Dieu a fait un miracle dans notre vie, c'est pour le mener à terme, ce cadeau! il me décrète avec force et une foi inébranlable.

Et, je dois me rendre à l'évidence qu'il a raison.

Je veux jouir de cette grossesse et profiter de chaque moment dans la gloire du Seigneur, en le louant de tout mon coeur... Je ne dois pas me laisser envahir par la peur panique de la fausse couche. Le stress n'est pas bon pour l'embryon, sans compter qu'il m'empêche de vivre cette grossesse comme elle devrait être : un moment heureux et béni des cieux.

Cet ennemi invisible qui nous a empêché pendant ces deux longues années de fonder une famille n'a plus qu'une flèche à son arc : la peur. Si je cède, si je plie devant ses attaques, je ne suis pas mieux qu'un aveugle qui avance sans guide. Sans compter que sa flèche ne repose que sur une corde ridicule... Il s'inspire de mes maux de grossesse, notamment mes maux de ventre, semblables à des maux prémenstruels, pour laisser planer un doute malsain. Partout sur internet, j'ai lu des témoignages de jeunes femmes qui, lorsqu'elles ont fait des fausses couches, elle n'avaient aucun symptôme de grossesse auparavant... Comme si leur corps avait su d'emblée que l'embryon n'était pas vraiment viable et avait préféré ne pas leur donner de faux espoirs... Je ne dis pas que c'est partout la même chose pour toutes les femmes. Chaque grossesse, chaque femme est différente. Toutefois, je me rassure en énumérant les symptômes que j'ai :

  • Premièrement, l'insomnie... Ça, j'aurais vraiment pu m'en passer, Seigneur! Au moins, tu as sû guider mon esprit et me dire quoi faire pour contrer ce petit mal... Je fais des siestes en revenant du bureau, ou je fais une marche de trente minutes. Je me force à me choucher vers 23h00, non sans avoir pris une tisane à la camomille et avoir vidé ma vessie. Cela me permet d'avoir une bonne nuit de sommeil et de m'éviter un réveil hâtif à trois heures du matin à cause d'une vessie prête à exploser.
  • Ensuite, vous l'aurez deviné, ma vessie hyperactive. On dirait que depuis deux semaines, elle a diminué de moitié! Je dois aller la vider aux deux heures, parfois trois. Le matin, j'ouvre les yeux vers cinq ou six heures et je ne peux pas rester au lit plus longtemps. Néanmoins, je me dis que c'est bon signe. Mon uterus grossit et l'embryon se construit une petite poche amniotique... Tout est donc normal!
  • En troisième lieu vient ce terrible mal de seins que j'ai depuis cinq jours suivant ma dernière ovulation. Je sais exactement quand il a commencé puisque j'avais pris l'habitude de prendre ma température basale tous les matins ce cycle-ci. De ce fait, j'inscrivais tout symptôme bizarre au calendrier électronique, question de suivre l'évolution de mon cycle avec précision. Bref, depuis une semaine, j'ai remarqué que mes soutiens-gorges (d'habitude possédant un peu de place libre dans le bonnet) sont presque serrés. Le galbe du sein ne déborde pas, mais dans quelques semaines, je vais devoir monter de bonnet. Bien sûr, c'est à la grande joie de mon mari! Comme si je n'avais pas déjà assez de poitrine comme cela!
  • En point quatre, il y a ces maux prémenstruels, ces crampes aux aines et dans les cuisses semblables à de petites contractions. Ce n'est rien de bien douloureux, mais lorsque ça survient ce n'est pas non plus très agréable. Ces douleurs bénignes à elles seules me convaiquent d'aller chaque fois vérifier aux toilettes si mes mauvais jours ne sont pas sur le point d'arriver. Pourtant, je sais que je suis enceinte... Selon les livres, ce sont des douleurs ligamentaires dues à l'étirement de l'utérus. Donc, je relaxe et j'essaie de ne pas trop m'en faire.
  • En point cinq, j'ai une humeur de pitt-bull! Il semblerait que c'est dû aux hormones de grossesse. Au moins, je n'ai rien perdu de mon sens de l'humour, ce qui nous permet à mon mari et moi de désarmer très vite une situation désagréable. Toutefois, je sois plus sensible et émotive... Mes émotions sont à fleur de peau et je cède parfois à l'inquiétude (surtout celle de ne pas être une mère à la hauteur ou de manquer d'argent pour mon petit bébé), et ce, bien malgré moi.
  • Finalement, il y a ces dégoûts soudains, petites nausées ou réactions aux mauvaises odeurs étranges que je n'avais jamais senties auparavant... Par exemple, aujourd'hui un homme m'a abordé au cinéma. Nous étions dans la pénombre et il a dû s'approcher de mon siège pour que je l'entende à cause du son très fort. Il m'a bien entendu fait sursauter, mais la chose que j'ai remarquée c'était son haleine pestilentielle!!! Horreur!! Mais, sait-il ce que c'est une brosse à dents?! Nous sommes au Québec, au vingt-et-unième siècle! Pas à Babylone en l'an mille trois cents avant Jésus-Christ! Lorsqu'il est repassé après le film, le même relent de nourriture coincée depuis six mois entre deux dents de sagesse pourries l'a suivi sur près de deux mètres derrière lui! Mon mari m'a dit une fois dehors n'avoir rien senti, pourtant moi... Il va sans dire, j'ai désormais un odorat bionique!
Malgré tous ces petits bobos, je sais et je suis encore persuadée que le jeu en vaut la chandelle. Le rôle de mère ne s'apprend pas... pas plus que celui d'un père. Mon mari aussi me parle de ses petites craintes, mais nous décidons de faire confiance au Seigneur. Il peut transformer le coeur des gens; il peut donc nous transformer en de bons parents. Non, nous ne serons pas parfaits, mais si Dieu peut nous donner la sagesse de budgétiser adéquatement pour le bien-être de notre famille et la bonté et la tendresse necessaires pour élever des enfants, alors je n'aurai plus à m'inquiéter. Je lui remets toute situation, tous mes petits maux et je baigne tout simplement dans sa présence. Je peine encore à réaliser ma grossesse, toutefois je refuse de sombrer dans le négativisme. Comme tout cadeau éblouissant, il faut parfois se frotter les yeux très forts plusieurs fois avant de bien réaliser ce qui se passe... avant de bien comprendre que ce qui est dans la grosse boîte est bien notre voeu le plus cher. Je me sens présentement à cette étape.

Pour me convaincre, je cherche des images d'embryons à six semaines, je lis sur son développement... Bref, je VIS cette grossesse au jour le jour.

Malgré tout, je reste bien terre à terre. Je sais que cette grossesse ne se vit pas que dans le rêve et l'introspection. On doit poser des gestes concrets. Je fais donc mon devoir de future maman et je prends mes responsabilités.

  1. La première a été de m'inscrire à la maison de naissances de ma région et de demander à être suivie par une sage-femme. Celle-ci est supposée me rappeler dans trois semaines pour confirmer mon rendez-vous. Lors du rendez-vous, je vais recevoir un papier pour une première échographie de datation. J'ai décidé d'accoucher en maison de naissances car je veux vivre cette expérience le plus naturellement possible de A à Z. Mon mari préfère aussi, pour le bien-être du bébé, que j'accouche sans anesthésie et de préférence dans l'eau. Nous avons lu que le bébé a un moins grand choc lorsqu'il passe du ventre de la mère à l'eau tiède, semblable à celui de son liquide amniotique. Nous avons aussi parlé de l'accouchement et comme mon mari est dédaigneux, il préfère me laisser entre les mains expertes des sages-femmes. Pour ma part, je crois que c'est une excellente décision. Je ne suis pas certaine que je désire qu'il me voit dans cette situation. Un accouchement, ce n'est pas aussi beau et rose bombon qu'on nous présente dans les films; en ce sens, je préfère qu'il soit dans le même édifice, mais pas dans la chambre. Lorsque le bébé sera né et bien nettoyé, alors oui, il pourra entrer.
  2. La seconde a été de m'inscire sur la liste d'attente des garderies de ma région : Bila.ca. J'ai indiqué les trois garderies les plus proches de mon domicile, dont une devant laquelle je passe tous les jours et qui semble tout bonnement merveilleuse pour les enfants.
  3. Je commence à chercher d'avance pour des activités prénatales dans ma région comme des séances d'haptonomie, de l'aquaforme, des cours préparatoires au rôle de parents, du yoga prénatal, etc. Je ne réserve aucune place, je ne fais que magasiner les prix et évaluer ce qui pourrait être le mieux pour nous, mon mari et moi.
  4. J'ai aussi changé mon alimentation! Les sucreries, ce ne serait qu'une fois de temps à autres. Adepte de la viande saignante, désormais je la mange bien cuite. Je me retiens aussi de manger des sushis, malgré la très forte tentation. Bref, je prends soin de mon petit bout qui grandit en moi... L'amour comporte des concessions et quand on aime, on est heureux de les faire. Il va sans dire, je suis heureuse d'être enceinte et j'aime déjà ce petit être plus que ma propre vie!
  5. Je commence un liste de nécessaire à bébé, je commence tranquillement à m'organiser afin que mon budget ne soit pas défoncé par une tonne d'achats dont la moitié aurait pu attendre après la naissance du bébé (lorsqu'il grandit). Je cherche pour les aubaines, les puces, bref tout ce qui peut nous faire économiser de l'argent sans toutefois lésiner sur la sécurité et l'hygiène.
  6. Finalement, j'ai acheté deux livres pour mon mari : Papa 24/7, que j'ai dévoré en une soirée et 100 réflexes Futur Papa. Bref, je l'aide à se préparer du mieux que je le peux.
Quant à l'annonce faite à mes amis, elle s'est très bien passée. Idem pour celle à mes collègues. Durant mon dîner de directorat, j'en ai même parlé à mon employeur et il est très heureux pour moi. Bien entendu, il a été compréhensif et il reste discret puisque la grossesse est toute récente. Néanmoins, il est d'avis que cet hiver, je ne pourrai pas faire autant de kilométrage pour me rendre à mon leu de travail. Il va probablement écourter mon mandat afin que je puisse passer les mois de novembre, décembre et janvier au bureau directement, à aider les autres secrétaires, à défaut d'être sur un mandat particulier. Je me sens bénie d'avoir autant de soutien. Je sais que plusieurs femmes ne vivent pas leur grossesse de cette façon et ça m'attriste beaucoup.

Par exemple, ma meilleure amie a des difficultés avec son conjoint. Il a une réaction que certains nomment celle des trois réflexes de l'homme qui n'est pas prêt : silence, chicane, fuite. Leur relation est houleuse, la confiance diminue de jour en jour et la grossesse en est un peu ternie... Alors que ce moment devrait être paisible et doux, il est pour eux amer et dur.

Ce soir, je prie pour les femmes qui n'ont pas la même chance que moi. Que le Seigneur apporte douceur et bonheur dans vos coeurs. Vous savez, la clé d'une relation n'est pas de demander au conjoint de nous combler comme nous le voulons, mais d'aimer de notre mieux. Seul Dieu peut nous combler au-delà de nos espérances... Son amour est plus grand que celui de tous les amants de la terre, plus profond que celui de tous les pères, plus honnête que celui de tous les enfants... Lorsque nous baignons littéralement dans son amour, les relations de couple nous deviennent plus faciles car on apprend à accepter notre mari tel qu'il est. Il devient encore plus important et unique à nos yeux car personne d'autre ne pourrait avoir le même équilibre entre bons côtés et défauts. L'amour de Dieu nous transforme de l'intérieur et transforme notre regard sur les autres... En ce sens, il est encore plus important que l'amour entre un homme et une femme ou l'amour entre une mère et son fils... Le Seigneur combat la peur, la douleur, le désespoir, le mal. Dans son amour, il redonne la vue aux aveugle, il rassemble les amoureux depuis trop longtemps séparés et il redonne vie aux hommes décédés. Lorsque nous avons la foi comme un enfant, nous savons que rien ne lui est impossible.

Et moi, j'ai la preuve dans mon sein qu'absoulment RIEN ne lui est impossible!!

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